Kim Thúy
Écrivaine
Mercredi 13 mars à 12h
Sala de Conferencias
Facultad de Filosofía
Comment apprendre un mot et ne jamais l’oublier ? Comment l’avoir sur la langue et ne plus jamais vouloir le remplacer par un autre mot d’une autre langue ? Comment le comprendre de l’intérieur, presque instinctivement, presque sensoriellement ? La réponse se trouve peut-être dans la façon qu’on les rencontre, ces mots. Peut-être qu’on doit approcher le mot « pomme » en mordant dans une macIntosh après l’avoir cueillie de la branche la plus lourde; ou le mot « sirop d’érable » en dansant entre les tables dans une cabane à sucre; ou le mot « subreptice » en frôlant une main amoureuse pour une première fois sur le garde-fou d’un balcon, à l’ombre des gratte-ciels, un soir de pleine lune. Les nuits viennent, on les rêve avant même de les parler, ces mots qui deviennent une langue, une culture, une vie. La mienne.
Kim Thúy a quitté le Vietnam avec les boat people à l’âge de dix ans et s’est installée avec sa famille au Québec.
Diplômée en traduction et en droit, l’écrivaine a travaillé comme couturière, interprète, avocate et propriétaire de restaurant. Kim Thúy a reçu plusieurs prix, dont le Prix littéraire du Gouverneur général 2010, et a été l’une des quatre finalistes du Nobel Alternatif en 2018. Ses livres, dont les ventes montent à plus de 850 000 copies partout dans le monde, sont traduits en 31 langues et 43 pays et territoires. Kim Thúy vit à Montréal et se consacre à l’écriture.
Certains de ses ouvrages de fiction sont : Ru (2009) ; À toi (2011) ; Mãn (2013) ; Vi (2016) ; Em (2020).